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Flavien LALLEMAND

Co-fondateur d’epargnoo

Les fonds d’investissement verts, un nouvel élan pour une finance responsable ?

Dans un contexte d’urgence climatique et de transition vers un avenir durable, les fonds d’investissement « verts » gagnent en popularité, ils incarnent une volonté collective de concilier performance financière et impact positif sur l’environnement et la société.

07 janvier 2025 ⸱ 4 minutes de lecture

epargnews Les fonds d’investissement verts, un nouvel élan pour une finance responsable ?

Dans un contexte d’urgence climatique et de transition vers un avenir durable, les fonds d’investissement « verts » gagnent en popularité, ils incarnent une volonté collective de concilier performance financière et impact positif sur l’environnement et la société. Cependant, la pratique du greenwashing, où des produits financiers se revendiquent écologiques sans l’être vraiment, a terni la confiance des investisseurs.

Pour contrer ces dérives, l’Autorité Européenne des Marchés Financiers impose de nouvelles règles dès le 21 novembre 2024 pour les nouveaux fonds et à partir du 21 mai 2025 pour les fonds existants. Désormais, 80 % des actifs des fonds labellisés "verts" devront financer des projets réellement durables et les investissements liés aux énergies fossiles seront strictement interdits.

Un cadre réglementaire plus clair

Les gestionnaires de fonds devront désormais prouver et justifier leurs choix d’investissement. Chaque projet financé, qu’il s’agisse d’un parc solaire ou d’une obligation verte certifiée, devra être audité et répondre à des critères d’impact mesurables. Par ailleurs, les investissements dans les énergies fossiles sont proscrits, la transparence sera renforcée par des rapports annuels détaillés et des audits indépendants, conformément à des outils comme la taxonomie verte européenne et le règlement SFDR.

Enjeux pour les gestionnaires et investisseurs

Pour les gestionnaires, ces nouvelles normes représentent un défi technique et organisationnel. Ils devront adapter leurs portefeuilles, former leurs équipes et investir dans des outils de suivi performants, cependant, ces efforts renforceront leur crédibilité et attireront des investisseurs en quête de transparence.

Du côté des investisseurs, ces règles offrent l’assurance que leurs placements ont un impact réel et mesurable. Néanmoins, les petites structures pourraient rencontrer des difficultés à s’adapter à ces exigences.

Malgré les contraintes, cette réforme offre une chance unique de construire une finance durable et crédible, les gestionnaires qui s’adapteront rapidement bénéficieront d’un avantage compétitif en attirant des capitaux stables. Ce cadre européen pourrait même servir de modèle à d’autres marchés mondiaux.

Vers une finance au service du bien commun

Ces nouvelles règles vont bien au-delà d’une simple réforme technique, elles incarnent une vision : celle d’une finance capable d’allier rentabilité et responsabilité sociale et environnementale.

Chaque acteur, régulateurs, gestionnaires et investisseurs, joue un rôle clé dans cette transition. Ce cadre est une contrainte, mais aussi une opportunité de transformer l’épargne collective en un moteur de changement durable.

Le cap est fixé, il ne reste qu’à avancer, avec engagement et transparence.