SCPI, ce que change l’ordonnance 2024-662 pour votre investissement immobilier

L'ordonnance n°2024-662 du 3 juillet 2024 s'impose comme une boussole dans le vaste océan du marché des SCPI, un cap fixé pour guider ce secteur vers des horizons plus modernes et plus responsables. Dans un monde où les enjeux économiques, sociaux et environnementaux se croisent et se défient, cette réforme vient redessiner les contours d'un paysage immobilier en pleine mutation.

Passerelles entre les particuliers et le monde parfois insondable de l'immobilier, les SCPI ont su se tailler une place de choix dans le patrimoine des Français : leurs rendements stables et leur diversification stratégique ont su attirer 90 milliards d’euros à fin 2023.

L'inflation, la montée des taux d'intérêt et l'urgence écologique ont imposé une refonte du cadre réglementaire, cette ordonnance ne se contente pas de corriger le présent, elle anticipe l'avenir : plus de transparence, une diversification audacieuse et une accessibilité élargie pour tous ceux qui souhaitent ancrer leur épargne dans le réel.

Les SCPI se voient aujourd'hui offrir la possibilité d'explorer de nouveaux territoires, l'ordonnance ouvre les portes des infrastructures liées aux énergies renouvelables : panneaux solaires, parcs éoliens, systèmes d'énergies vertes.

Ces nouveaux actifs ne sont pas de simples placements, ils incarnent une vision, une volonté d'accompagner la transition énergétique, de conjuguer rentabilité et responsabilité. Mais ils portent également leur lot de défis, une expertise technique fine, une vision à long terme et une vigilance constante face aux risques opérationnels.

Si les sociétés de gestion parviennent à maîtriser ces nouveaux leviers, alors les SCPI pourraient devenir bien plus qu'un outil d'épargne, elles deviendraient un moteur discret mais essentiel de la transition écologique.

Il fut un temps où les SCPI étaient un club fermé, cette époque appartient désormais au passé. En abolissant le montant minimum de souscription, l'ordonnance ouvre en grand les portes de cet univers d'investissement.

Les jeunes épargnants, les budgets modestes, tous ceux qui souhaitent déposer une pierre à l'édifice de leur avenir financier, peuvent désormais rejoindre le mouvement, cette ouverture pourrait non seulement accroître la collecte de fonds, mais aussi donner naissance à une nouvelle génération d'investisseurs responsables.

Cependant, cette démocratisation n'est pas sans contraintes, les sociétés de gestion devront adapter leurs outils, fluidifier leurs processus et accueillir cette diversité avec souplesse et efficacité. Cette accessibilité prendra du temps à se concrétiser sur le marché.

Chaque médaille a son revers et cette réforme ne fait pas exception. Les coûts liés aux évaluations régulières, la complexité des nouveaux actifs éligibles, la volatilé accrue du marché et la pression constante sur les rendements sont autant d'obstacles que les sociétés de gestion devront surmonter.

Mais chaque défi est aussi une opportunité d'innover, de repenser les modèles existants et d'imaginer de nouvelles façons de servir les investisseurs.

Cette vision ne prendra forme que si les acteurs du secteur relèvent les défis avec audace et intelligence, si tel est le cas, les SCPI pourraient bien devenir, dans les années à venir, un symbole d'une épargne moderne et engagée.